La prévention du crime implique généralement une approche multidimensionnelle pour :
Comme l'explique Kara (2011, p. 71), «une augmentation des peines, associée à un nombre accru de poursuites et de condamnations grâce aux types de tactiques décrits ci-dessus, devrait faire passer le risque réel et le coût de la traite des personnes à un niveau économiquement préjudiciable. En termes de droit pénal, nous essayons d'élever la valeur dissuasive et punitive de la peine réelle associée à la commission de crimes liés à l'esclavage à un niveau beaucoup plus efficace.”
Une méthode de prévention du crime qui peut être particulièrement appropriée dans le contexte de la traite est la prévention du crime situationnelle (SCP). Comme l’a expliqué Clarke, l’un des principaux partisans de l’approche situationnelle de la prévention du crime: «La prévention du crime situationnelle comprend des mesures de réduction des opportunités qui (1) visent des formes très spécifiques de délits, (2) qui impliquent la gestion, la conception ou la manipulation de l'environnement immédiat de manière aussi spécifique et permanente que possible (3) afin d'accroître l'effort et le risque liés à la commission de l’infraction et de réduire les avantages perçus par un large éventail de délinquants » (Clarke, 1997).
La prévention situationnelle du crime (PSC) est une perspective criminologique qui appelle à élargir le rôle de réduction de la criminalité bien au-delà du système de justice. La PSC considère le droit pénal dans un sens plus restrictif, en tant que partie intégrante de l’action anti-crime en matière de gouvernance. Elle appelle à une analyse minutieuse de types de crimes (ou de problèmes) spécifiques pour découvrir les facteurs de situation qui facilitent leur commission. Des techniques d’intervention sont ensuite conçues pour manipuler les facteurs de situation associés. En théorie, cette approche réduit le crime en rendant impossible sa perpétration, quelle que soit la motivation ou l'intention du délinquant, dissuadant le délinquant de commettre l'infraction, ou en réduisant les signaux qui augmentent la motivation d'une personne à commettre un crime durant certains types de situations. La PSC a donné naissance à de nombreuses méthodes qui ont permis de réduire la criminalité au niveau local, parfois même national ou international. L’intérêt de la PSC est donc différent de celui des autres théories criminologiques car il vise à réduire les possibilités de criminalité plutôt que de punir ou de réhabiliter les délinquants.
La prévention situationnelle du crime vise essentiellement à réduire la criminalité en diminuant ou en éliminant les opportunités, les impulsions et les motivations conduisant à, ou permettant, la réalisation du comportement criminel (Korsell, 2018). Cela inclut les interventions «dures» et «douces». Les interventions dures consistent notamment à dissuader les délinquants de commettre l'infraction et à les empêcher de perpétrer le crime, quelle que soit leur intention. Les interventions douces réduisent les réponses situationnelles qui augmentent la motivation d’une personne à commettre un crime lors de certains types d’événements.
D'autres stratégies contribuant à la prévention du crime sont traitées dans les Modules 4, 8 et 9 (par exemple, la protection et la réinsertion des victimes de la traite et la dissuasion pénale en poursuivant les trafiquants).